RESEARCH METHODOLOGY

MÉTHODOLOGIE

Louis Guy, then general surveyor, created the first cadaster for the Seminary of Saint Sulpice in 1798. To define our area of study, we had to georeference the digital image of Louis Guy’s 1798 cadaster of the Seigneurie du Lac des Deux Montagnes.

Louis Guy, arpenteur général, créa le premier cadastre pour le Séminaire de Saint-Sulpice en 1798. Pour définir notre champ d'étude dans la Seigneurie du Lac des Deux Montagnes, nous avons dû géoréférencer l'image numérique de ce cadastre.


What is georeferencing?

Qu'est-ce que le géoréférencement?

Georeferencing is the name given to the process of transforming a scanned map or aerial photograph, so it appears “in place” in a Geographic Information System (GIS). By associating features on the scanned image with real-world x and y coordinates, the software can progressively warp the image, so it fits to other spatial datasets. The result will create a new raster dataset for use in GIS.

Le géoréférencement désigne le procédé par lequel une carte ou une photographie aérienne numérisée sont transformées de manière à s'intégrer correctement dans un système d'information géographique (SIG). En reliant les caractéristiques de l'image numérisée à des coordonnées réelles en x et y, un logiciel peut graduellement ajuster l'image pour qu'elle concorde avec d'autres jeux de données spatiales. Le résultat donne naissance à un nouvel ensemble de données matricielles exploitable au sein d'un SIG.

Louis Guy’s cadaster georeferenced in GIS.
Le cadastre de Louis Guy géoréférencé dans un système d'information géographique.

Luis Guy’s cadaster does not chart all the land in the seigneurie. To obtain the full cadaster, we had to complement it with information from 10 other cadasters of the area obtained at Quebec’s National Library and Archives. In the case below we can see the larger map of the Seigneurie of Lac-des-Deux-Montagnes (1798) overlayed with smaller map of Paroisse de L’Annonciation du Lac (1879).

Le cadastre de Louis Guy ne couvre pas la totalité des terres de la seigneurie. Afin d'obtenir une représentation complète, nous avons dû l'enrichir en intégrant les données de 10 autres cadastres de la région provenant des collections de la Bibliothèque nationale et des Archives du Québec. Dans l'exemple ci-dessous, vous pouvez observer la superposition de la grande carte de la Seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (1798) avec une plus petite carte de la Paroisse de L'Annonciation du Lac (1879).

Once the reconstituted cadaster was completed and georeferenced, we traced each lot as rectangular polygons. Doing this precisely was only possible because most of the lots in the seigneurie were designed for agricultural use. The lot borders have been maintained for 250 years without too much interference and are still visible today on a satellite image. Unfortunately, precision faltered around the Maribel Airport area which drastically changed the landscape in the 1970s.

Après avoir reconstitué et géoréférencé le cadastre au complet, nous avons tracé chaque parcelle sous forme de polygones rectangulaires. Cette précision a pu être atteinte en grande partie grâce à la vocation agricole de la plupart des parcelles au sein de la seigneurie. Les limites des parcelles ont été préservées pendant une période de 250 ans, subissant peu d'altérations, et sont toujours observables de nos jours sur des images satellites. Malheureusement, la précision a été compromise dans la zone aéroportuaire de Maribel, sa construction ayant radicalement modifié le paysage dans les années 1970.

To draw the original lots in the municipality of Oka, we overlayed a current dataset from Natural Resources Canada with the cadaster of Oka made in 1879. From this overlay, we were able to trace the original larger lot, out of which smaller lots would eventually be taken. A handful of lots needed to be completely redrawn. Like puzzle pieces, the checkered pattern of the cadaster helped us infer where the lot could be in comparison to other known lots.

Pour cartographier les parcelles d'origine de la municipalité d'Oka, nous avons réalisé une superposition entre les données actuelles fournies par Ressources naturelles Canada et le cadastre d'Oka datant de 1879. Cette superposition nous a permis de délimiter la parcelle initiale, de plus grande taille, à partir de laquelle les parcelles plus petites ont été subdivisées. Certaines de ces parcelles ont nécessité une refonte totale. Telles les pièces d'un vaste puzzle, la trame en damier du cadastre a été d'une grande utilité pour déterminer la position des parcelles vis-à-vis d'autres déjà répertoriées.

Paroisse de L’Annonciation du Lac (1879) overlayed with current lots of the municipality of Oka from Natural Resources Canada (in red).
Tracing result (in yellow).
Paroisse de L'Annonciation du Lac (1879) superposée aux parcelles actuelles de la municipalité d'Oka provenant de Ressources naturelles Canada (en rouge).
Résultat du traçage.

When the 10 cadasters had been georeferenced and each lot traced, we obtained 1830 lots.

Après avoir géoréférencé les 10 cadastres et tracé chaque parcelle, nous obtenons 1830 parcelles.

In collaboration with the Kanehsatakeró:non Land Defender, we decided which archival data were important to map and which aspects were outside the scope of the research. Our first decision was to focus on mapping the first act of concession/sale rather than trace the history of transactions for each lot from its creation to today. This is because the size of the area, the time frame, the list of owners in a single lot and the number of subdivisions were too extensive for more detail. It became more pertinent to visualize the moment the land was transferred to the possession of settlers and made inaccessible to the Kanehsatakeró:non. We associated each of the deeds of concession to their corresponding lots on the map.

For instance, this deed of concession tells us the lot number 137, which can be found on the cadaster. We can then attach the name of the Sulpician, Etienne Montgolfier, the date of concession June 9th 1780 and the name of the settler, Henri Grandmaison to the attribute table in GIS.

En partenariat avec le Défenseur des terres Kanehsatakeró:non, nous avons de manière collaborative déterminé quelles données d'archives devaient être cartographiées et quelles informations n'étaient pas pertinentes pour notre recherche. Notre première décision a été de nous focaliser sur la cartographie du premier acte de concession ou de vente, au lieu de retracer l'historique des transactions pour chaque parcelle depuis sa création jusqu'à aujourd'hui. La superficie de la zone, la période temporelle concernée, la multitude de propriétaires pour une même parcelle, ainsi que le nombre de subdivisions, rendaient une analyse détaillée inatteignable. Il était davantage pertinent de mettre en lumière le moment où les terres ont été cédées aux colons, devenant ainsi inaccessibles aux Kanehsatakeró:non. Nous avons établi une correspondance entre chaque acte de concession/vente et les parcelles correspondantes sur la carte.

À titre d'exemple, cet acte de concession nous fournit des informations telles que le numéro de lot 137, correspondant à celui du cadastre. Nous sommes ainsi en mesure d'associer le nom du Sulpicien, Étienne Montgolfier, la date de concession du 9 juin 1780, ainsi que le nom du colon, Henri Grandmaison, dans la table attributaire du Système d'Information Géographique (SIG).

The area that eventually became the municipality of Oka consisted of 333 individual lots, and these were not part of the land concessions granted in the 18th and 19th centuries. Instead, these lots were sold individually, with transactions occurring between 1846 and 1930. To incorporate this information into the map, we had to access the Quebec Land Registry.

In this excerpt from the Quebec Land Registry Database, the original deed of sale from the Seminary to a settler is highlighted along with the deed registration number and date.

Le territoire qui deviendra la municipalité d'Oka est constitué de 333 parcelles individuelles qui ne font pas partie des concessions de terres accordées aux 18e et 19e siècles. Ces parcelles ont plutôt été vendus individuellement entre 1846 et 1930. Afin d'intégrer cette information sur la carte, nous avons dû consulter le Registre foncier du Québec.

Dans cet extrait de la base de données du Registre foncier du Québec, l'acte de vente initial (acte initial de vente ou acte de vente initiale) du Séminaire à un colon est identifié en surbrillance, incluant numéro d'enregistrement de l'acte et de sa date.

Finding the original sale of certain properties in the Quebec Land Registry before 1880 could be tricky. This is because the index of properties, known as the 'index aux immeubles,' only started in 1880. So, any sales made by the Sulpicians before that year wouldn't show up in the index.

Sometimes, even when a sale is recorded, it might only cover a portion of the land. For instance, if the Sulpicians sold a piece of land in 1870, and the buyer didn't sell it until 1890, the index would only show the 1890 sale, not the 1870 one. This means that the Sulpicians' transactions might not be visible in these cases.

Additionally, there's a possibility that the 1870 sale was for the entire property, but the 1890 sale only covered a part of it. To work around this issue, we spent hours examining handwritten deeds of sale. These documents sometimes mention the previous owner if the notary had been thorough in their work. This helped us trace back the history of these properties more accurately.

In this case, the notary, Joseph Girard, recorded the name of the owners, the Sulpicians, and the person who purchased this lot, Regis Lefebrve.

Il peut s'avérer complexe de retrouver la vente initiale de certaines parcelles dans le Registre foncier du Québec. Cette difficulté découle du fait que l'index des propriétés, appelé "index aux immeubles", n'a été établi qu'à partir de 1880. Par conséquent, toute vente effectuée par les Sulpiciens avant cette année-là n'apparaît pas dans l'index.

De plus, même lorsque la vente est enregistrée, elle ne couvre parfois qu'une partie du terrain. Par exemple, si les Sulpiciens ont vendu une parcelle en 1870 et que l'acquéreur ne l'a revendue qu'en 1890, seule la transaction de 1890 apparaîtra dans l'index, excluant ainsi la vente de 1870. De telles transactions des Sulpiciens restent donc invisibles dans l’index.

Il est également possible que la vente de 1870 ait pu porter sur l'ensemble de la propriété et que la vente de 1890 n'ait concerné qu'une partie de celle-ci. Pour contourner ce problème, nous avons consacré des heures à examiner des actes de vente manuscrits. Ces documents mentionnent parfois l'ancien propriétaire si le notaire a été rigoureux lors de la réalisation de l’acte. Cela nous a permis de mieux retracer l'histoire de ces parcelles.

Dans ce cas précis, le notaire Joseph Girard a inscrit les noms des propriétaires, les Sulpiciens, ainsi que celui de l'acheteur de la parcelle, Régis Lefebrve.

When we couldn’t find the dates and names in the deeds of concession or the Quebec Land Registry, we turned to the Bibliothèque et Archives nationales du Québec. We found 41 Names in the “livres de renvoi and cadastres abrégés”.

Lorsque les dates et les noms des colons ne figuraient pas dans les actes de concession ou dans le Registre foncier du Québec, nous avons consulté la Bibliothèque et des Archives nationales du Québec. C'est ainsi que nous avons pu identifier 41 noms dans les "livres de renvoi et cadastres abrégés".

In the end, we managed to trace the original names and dates of concession/sale for 1696 of the 1830 lots that compose the seigneurie, a success rate of 93% overall. However, this certainty rate is not evenly distributed across time periods.

Finalement, nous sommes parvenus à recueillir les noms des premiers colons ainsi que les dates de concession ou de vente de 1696 sur les 1830 parcelles qui composent la Seigneurie. Ce résultat équivaut à un taux de succès de 93% pour l'ensemble de ces parcelles. Il est toutefois important de noter que ce taux de réussite n'est pas uniformément réparti dans le temps.

Number of original deeds of sale/concession found for each lot per year (1780 - 1960).
Nombre d'actes de vente ou de concession retrouvés pour chaque parcelle par année (1780 - 1960).

If you’d like to know more about this methodology, it is laid out more fully in the following document :

Si vous souhaitez en savoir plus sur cette méthodologie, elle est exposée plus en détail dans le document suivant :


Denieul-Pinsky, L. 2023. (Re)purposing cadasters: When ecclesiastical archives advocate for Indigenous land rights. Canadian Geographies / Géographies canadiennes,1-17.

https://doi.org/10.1111/cag.12883